Liazid SANDJAK (France)


Liazid SANDJAK


Liazid Sandjak a beau ne pas se sentir une âme de nomade, la relégation de l'AS Saint-Etienne en deuxième division au terme de la saison 1995/96 a marqué la fin de son séjour chez les Verts. Et le début d'une nouvelle expérience, pour la première fois hors des frontières françaises. En effet, depuis dix ans, ce garçon né à Montreuil, en région parisienne (il est le dernier d'une grande famille de neuf enfants) tentait de se faire une place au soleil sur les terrains de l'Hexagone. Avec plus ou moins de bonheur, d'ailleurs.
Stagiaire au Paris Saint-Germain à 19 ans, l'ancien coéquipier des frères Roger et Basile Boli (c'était à Romainville, un club amateur) perce pourtant très vite. Arrivé en juillet, il joue son premier match de D1 en mars. Pour sa première saison, il marque quatre buts. Mais les saisons suivantes ne lui apportent pas les satisfactions escomptées. D'abord centre-avant, il est ensuite ballotté aux quatres coins du terrain. Sans jamais s'imposer.
- En six ans au PSG, je n'ai jamais été vraiment titulaire, explique-t-il. Malgré cela, les dirigeants parisiens ne m'ont jamais laissé partir. Pourtant, des clubs s'étaient intéressés à moi. Je le regrette, car je ne me suis pas aguerri comme centre-avant.
A 25 ans, pourtant, il peut quitter la capitale, pour Nice, retombé à l'époque en deuxième division. Il restera trois ans sur la Côte d'Azur, remontera dans l'élite et ... relancera sa carrière.
- J'ai dû me remettre en question, trouver la force de caractère nécessaire pour me relancer. Ce n'était pas facile, surtout pour moi, enfant de la région parisienne, qui ne connaissait même pas le Midi. Mais ce séjour m'a vraiment remis en selle.
A Nice, Liazid joue. A la pointe de l'attaque, il marque des buts, mais en fait marquer pas mal aussi au croate Zlatko Vukovic. Bref, il retrouve ses sensations.
- Marquer, c'est important, bien sûr, mais ce qui compte surtout, c'est que l'équipe gagne et soit dans le haut de l'affiche, analyse-t-il. En outre, je ne suis pas un centre-avant qui attend. J'aime participer au jeu, ouvrir des brèches ou faire marquer mes coéquipiers.
Ce qu'il aurait bien voulu faire à Saint-Etienne, équipe qu'il avait cru susceptible de faire mieux que Nice la saison précédente. Les dirigeants foréziens le lui avaient en tout cas laissé entendre. Las, elle s'est vite transformée en parcours laborieux.
- Moi, comme attaquant, j'ai essayé de faire de mon mieux, mais c'était difficile. L'équipe était recroquevillée en défense, il n'était pas aisé de s'exprimer. Si l'on se réfère aux seules statistiques, j'ai terminé meilleur marqueur et meilleur passeur, mais, du fait de notre relégation, je considère cette saison comme un échec.
Qu'il compte bien effacer à Neuchâtel. Où il a pourtant débarqué "en catastrophe" une semaine avant le début du championnat.
- Physiquement, j'étais "à la rue", sourit-il. J'étais en pleines vacances, je venais de me marier. Je pensais sincèrement rester en France.
Il a donc dû mettre les bouchées doubles pour rattraper le temps perdu. Avec comme conséquence fâcheuse qu'il a ressenti de fortes douleurs dorsales.
- J'ai souvent ce problèmes en début de saison, ajoute-t-il. C'est un problème de squelette, qui s'est encore accentué du fait que je n'étais pas prêt sur le plan physique.
Mais maintenant, l'homme va mieux. Ses deux buts en match retour du tour de qualification de la coupe de l'UEFA, contre Anorthosis Famagouste attestent d'une confiance accrue, au sein d'une équipe de NE Xamax qu'il juge apte à évoluer dans la première moitié du championnat de France. Et les adversaires ?
- Jusqu'à présent (NDLR: 23.08.96, après 7 journées de championnat suisse), aucun ne m'a fait très forte impression. Lausanne-Sports nous a certes battus, mais c'est nous qui avons été mauvais. Personne ne nous a dominés franchement.

Tiré du journal L'Express de Neuchâtel, édition du samedi 24 août 1996.


Retour à la page précédente