Vladimir MARTINOVIC


Vladimir MARTINOVIC




Vladimir Martinovic :
comment faire oublier Bonalair ?

Rôle singulièrement ingrat que celui de Vladimir Martinovic. Appelé à remplacer un joueur (Thierry Bonalair) auquel Gilbert Gress tenait particulièrement, le défenseur yougoslave doit convaincre l'entraîneur xamaxien qu'il est capable de faire oublier "l'irremplaçable", cela tout en devant surmonter un lourd handicap, celui de la langue. Malgré tout, Vladimir Martinovic, qui manifeste une belle assurance, est confiant. Il pense pouvoir être utile à Neuchâtel Xamax avec qui il est lié par un contrat de trois ans. Qu'il joue ou non ce soir en Norvège contre Viking Stavanger, le Yougoslave se veut positif.


François Pahud

"Je commence à comprendre un peu le français, explique Vladimir Martinovic (23 ans) mais je ne le parle pas encore. Bientôt, je pourrai m'exprimer dans cette langue, car je prends des cours." En attendant, c'est par l'entremise d'un interprète, Petar Nikolic (rien à voir avec l'ancien attaquant de Lausanne) qu'il nous confie ses impressions et ses espoirs.


Intégration ralentie

Arrivé il y a deux mois du club de première division de Zemun, dans la banlieue de la capitale Belgrade, Vladimir Martinovic a déjà pu se faire une idée assez précise du football helvétique. "Le jeu est d'un bon niveau européens, estime-t-il. Les joueurs sont très corrects et d'une qualité technique appréciable. Ma première impression est très positive." Martinovic n'est pas désorienté par ce que Gilbert Gress exige de lui. "Dans mon club, j'évoluais aussi au poste d'arrière gauche et la consigne était également de participer le plus possible au jeu offensif", explique le nouveau venu.

Le Yougoslave reconnaît que son intégration est quelque peu ralentie par la difficulté de communiquer avec ses coéquipiers et avec l'entraîneur. Côté football, il ne ressent par contre pas de problème particulier. "Le ballon est le même partout" considère-t-il avec un brin de philosophie qui l'a même poussé à accepter de porter le numéro 13, après qui personne ne courait...


L'entraîneur décide

Le type de jeu pratiqué par Neuchâtel Xamax, très semblable à celui que prônait l'entraîneur de Zemun, incite Vladimir Martinovic à croire en sa chance de convaincre un jour tout à fait Gilbert Gress, ce d'autant que ses coéquipiers ne manquent pas de l'encourager. "L'esprit du groupe est magnifique, souligne à ce propos le Yougoslave. Je sens que les joueurs sont tous habitués de la même sensibilité, de la même envie de gagner."

Vladimir Martinovic figure au nombre des 22 joueurs du cadre national yougoslave à la recherche de la qualification pour la Coupe du monde 98. A ce jour, il a joué trois matches avec l'équipe A. Pourtant, à l'image d'un autre international, suisse celui-ci (Adrian Kunz), il n'est pas toujours titulaire à Neuchâtel Xamax. Comment vit-il cette situation ? "Comme joueur, je n'en suis pas heureux, admet-il, mais en qualité de professionnel, je l'accepte. L'entraîneur choisit ses joueurs selon les besoins et par rapport à la tactique. C'est à moi de progresser pour répondre à son attente."


Spécialiste des coups francs ?

Ceux qui sont allés l'observer dans son championnat national disent de Vladimir Martinovic qu'il est un efficace tireur de coups francs. "Il a marqué chaque saison entre cinq et huit buts de cette manière", confirme Petar Nikolic. Qui ajoute: "Vladimir n'a pas cet atout. C'est un joueur d'avenir. Etoile Rouge Belgrade était d'ailleurs en discussions avancées avec lui lorsque Neuchâtel Xamax lui a fait part de son intérêt."

On est donc en droit d'attendre que le défenseur yougoslave s'affirme sous le maillot rouge et noir. Ce soir, il ne figurera pas dans le "onze" de départ face à Viking Stavanger. Retenons tout de même son avis sur cette partie: "Neuchâtel Xamax est plus fort que Viking. Mais c'est sur le terrain qu'il faudra une nouvelle fois le montrer pour se qualifier. La partie ne sera pas facile" estime un Martinovic qui se dit toutefois confiant.



Tiré du journal L'Express de Neuchâtel, édition du mardi 26 août 1997.

 [ L'Express ]



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